Qu’est-ce que le Riba (l’usure) en Islam ?

le riba dans l'islam

Qu'est-ce que le Riba (l’usure) en Islam ?

Qu’est-ce que le Riba ? Pourquoi est-il prohibé en Islam ? Est-ce que les intérêts bancaires sont du Riba ?

 

Toutes ces questions se posent aux musulmans vivant en occident face à la présence de Riba dans tous les domaines de la vie économique, de la possession d’un compte bancaire simple aux opérations commerciales complexes, comme la création d’entreprise ou l’achat de biens immobiliers.

Le musulman se doit de faire les recherches et de comprendre ce que signifie ar-riba, sa gravité dans le droit islamique, comment reconnaitre ses différentes formes et comment s’en prémunir.

Définition d’ar-Riba

Ar-Riba est un mot de la langue arabe littéraire qui signifie « augmenter » ou « dépasser ». Ar-Riba est généralement traduit par « intérêt » ou « usure » en français. En fait, c’est le supplément ou bien la charge financière demandée pour l’utilisation de l’argent d’un tiers. Cela inclut également des échanges inégaux.

 

Un exemple de cela serait de prendre un prêt auprès de quelqu’un qui s’attend à ce qu’il soit remboursé en plus de la somme prêtée de 5% pour le service rendu. Ainsi pour 100 euros empruntés, l’emprunteur rembourse 105 euros. Les cinq euros payés en supplément sont ce que l’on appelle le Riba.

 

C’est un exemple grossier de ce que peut être le riba, que dit exactement l’Islam à propos de celui-ci ?

Que dit l'Islam du riba?

Le Coran concernant le Riba

Le Coran et les hadiths du Prophète (que la paix soit sur lui) sont très clairement concernant l’interdiction du riba. Le Coran comporte 12 versets traitant de la question du Riba. Voici quelques exemples d’entre eux :

 

 

« … Allah a permis le commerce et interdit le riba… » [2 : 275]

 

« O les croyants ! Craignez Allah ; et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire (riba), si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de Son messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés. » [2 : 278-279]

 

« Tout ce que vous donnerez à usure (riba) pour augmenter vos biens aux dépens des biens d’autrui ne les accroît pas auprès d’Allah, mais ce que vous donnez comme Zakât, tout en cherchant la Face d’Allah (Sa satisfaction) … Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées. » [30 :39]

 

« O les croyants ! Ne pratiquez pas l’usure (riba) en multipliant démesurément votre capital. Et craignez Allah afin que vous réussissiez ! » [3 : 130]

 

« Et à cause de ce qu’ils prennent des intérêts usuraires – qui leur étaient pourtant interdits – et parce qu’ils mangent illégalement les biens des gens. A ceux d’entre eux qui sont mécréants, nous avons préparé un châtiment douloureux. » [4 :161]

 

« Tout ce que vous donnerez à l’usure pour augmenter vos biens aux dépens des biens d’autrui ne les accroît pas auprès d’Allah, mais ce que vous donnez comme Zakat, tout en cherchant la Face d’Allah (Sa satisfaction) … Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées » [30 :39]

Le Coran à propos de l'intérêt

La Sounna concernant le Riba

Dans la Sounna l’un des hadiths les plus important traitant de la question du Riba est celui-ci :

 

 

Abu Said al-Khudri (qu’Allah soit satisfait de Lui) a rapporté le Messager d’Allah (que la paix soit sur Lui) a dit :

 

« L’or doit être payé par de l’or de poids égal, de ce qui lui est semblable, et l’argent doit être payé par de l’argent avec le même poids, de qui lui est semblable. Celui qui y faisait un ajout ou exigeait un ajout agissait par usure. » (Sahih Muslim, 1588 c)

 

Il est rapporté dans le recueil de hadiths authentiques de l’Imam al Bukhari que le grand compagnon et savant Ibn ‘Abbas (que la paix soit sur Lui) a dit « Le dernier verset (dans le Coran) révélé au Prophète () était le verset traitant de l’usure (c’est-à-dire Riba). » (Sahih al-Bukhari 4544)

 

Vous pouvez donc en déduire que le Riba ne peut faire l’objet d’une abrogation de son application car il est le dernier thème révélé au Prophète (que la Paix soit sur Lui).

 

Il ne fait aucun doute au vu des textes cités précédemment que les Musulmans sont unanimes sur le fait que le Riba est interdit par Allah et son Prophète. Il n’y a pas de débats là-dessus.

 

Cependant, le problème avec riba c’est qu’il prend plusieurs formes, et que les débats se concentrent sur les diverses opérations si elles sont ou non considérées comme riba.

Que disent les écoles juridiques et les savants ?

L’écrasante majorité des érudits religieux et musulmans considèrent que les intérêts bancaires sont du riba. Il y a consensus (Ijma’).

 

Les juristes musulmans ont classé le riba comme suit :

 

  • Riba al-Nasiyah :

 

 Il est également connu sous le nom de riba al-Quran et riba al-Jahiliya. Il a été défini par d’éminents Ouléma, comme étant le type de prêt où la période de remboursement spécifiée et un montant en excédent du capital sont prédéterminés.

 

Une autre définition serait donc que tout prêt qui génère des bénéfices est l’une des formes de Riba ou encore que ce soit tout prêt dont le montant est supérieur à son montant réel.

 

C’est pour cela que l’islam encourage le prêt d’honneur (qard hassan) au lieu d’un prêt usuraire (riba).

 

Allah s’est engagé lui-même a multiplié les mérites de celui qui prête de l’argent sans intérêts.

 

Quiconque prête à Dieu de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Dieu restreint ou étend (Ses faveurs). Et c’est à Lui que vous retournerez. [2 :245]

 

Si votre débiteur est dans la gêne, accordez lui un délai jusqu’à ce qu’il soit en mesure de se libérer de sa dette. Si vous pouviez savoir pourtant quel mérite vous auriez en lui consentant une remise gracieuse, totale ou partielle ! [2 :280]

 

Dieu réduira à néant le profit usuraire et fera fructifier le mérite des aumônes. Dieu n’aime pas tout impie endurci et tout pécheur. [2 :276]

 

Ces versets où Allah promet des récompenses à ceux qui prête de l’argent sans contrepartie sont à mettre en perspective avec les versets d’interdiction de riba dans lesquelles Allah promet de déclarer la guerre à celui qui le pratique.

 

  • Riba al-Fadl : il est également connu sous le nom de riba Al-Hadîth. Il s’agit d’un excédent reçu lorsque deux produits identiques sont échangés.

Le Prophète (sur lui la paix) a dit : « De l’or contre de l’or, de l’argent contre de l’argent, du blé contre du blé, de l’orge contre de l’orge, des dattes sèches contre des dattes sèches, du sel contre du sel : quantité égale contre quantité égale, main à main. Celui qui donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l’intérêt… »

 

Ce type de riba est une riba qui se retrouve donc plus dans les échanges commerciaux.

 

Dans un Hadîth, le Prophète (sur lui soit la paix) a expliqué pourquoi il a étendu le concept d’intérêt (riba) aux cas des échanges également. Il a dit : « Je crains que [cela ne vous conduise à] l’intérêt » (rapporté par Ahmad).

En effet, certains pourraient contourner l’interdiction de prêt usuraire en échangeant par exemple 1 kilo d’or contre 1,5 kilos payables plus tard. C’est pour couper court à tout cela que les échanges doivent être fait au comptant, sur place, de main à main et de mêmes quantités.

 

Il ne fait donc aucun doute que la pratique de riba est complètement interdite en Islam, que ce soit sous forme de prêt d’argent ou dans les échanges commerciaux.

pourquoi le riba est interdit en islam

Pourquoi la pratique d’ar-riba est-elle interdite ?

« Pourquoi l’islam interdit-il les intérêts (riba) ?» Une question que bon nombre de musulmans et non-musulmans posent face à la propagation du capitalisme et de la finance moderne depuis plus d’un siècle maintenant.

 

L’interdiction de la riba est souvent synonyme de finance islamique et d’alternatives à la finance capitaliste.

 

La finance islamique est basée, comme l’islam, sur la justice.

 

Si les intérêts (riba) sont interdits c’est qu’ils doivent être injustes, c’est un postulat de départ pour tout musulman et tout spécialiste de la charia islamique.

 

Il n’y a pas de raison explicite dans les textes de l’interdiction des intérêts (riba), que ce soit sous la forme d’une déclaration directe dans les textes islamiques, ou d’explication a posteriori dans la sounna.

 

L’interdiction de l’usure (riba) relève d’un certain nombre de raisons qui ont été statué par les savants de l’islam, à travers un processus d’Ijma’ (consensus) :

 

C’est une prescription Coranique

 

Vous le savez sans aucun doute que la vision du monde musulmane est inhérente au tawhid. C’est une relation avec l’Unique qui exclut une relation similaire avec n’importe qui d’autre. C’est l’engagement de l’homme envers Allah qui fait de Lui la seule source de valeur.

 

Ainsi, l’interdiction du Riba est un ordre divin. Ce n’est pas une interdiction déduite par les Ouléma des textes islamiques, au contraire, c’est le Législateur qui a ordonné son interdiction. Vous comprenez donc que le Riba est interdit car il émane de la volonté d’Allah le Très Haut pour ses serviteurs.

 

Garantir l’équité en échange

 

Le système de finance moderne basé sur le prêt à intérêt avait pour conséquence la création d’une pyramide de la dette inversée. Autrement dit, les montants de la dette augmentent de manière exponentielle indépendamment de la création de richesse réelle, en conséquence, le système n’est pas viable et une correction (crise financière) doit avoir lieu.

 

Cette interdiction du riba vise donc à garantir l’équité en échange. Elle vise à garantir à ce que les gens puissent protéger leur richesse en rendant illégaux les échanges injustes et inégaux.

 

C’est le maintien des plus pauvres dans la précarité

 

Le cercle vicieux du surendettement provient souvent de la présence d’un prêt à intérêt (riba).

 

En effet, le prêt à intérêt a notamment pour problème de maintenir les emprunteurs dans une situation financière précaire étant pris par les dettes croissantes tandis que les riches prêteurs augmentent leurs richesses sans créer de valeur supplémentaire.  Ainsi, les riches gagnent de l’argent avec leur argent et les pauvres paient pour utiliser l’argent qu’ils n’ont pas, ce qui cimente le fossé entre les riches et les pauvres. L’interdiction de la riba est ici une raison de justice social.

 

 

Inciter à la charité et aux œuvres philanthropiques

 

L’Islam vise à promouvoir la charité et l’entraide entre les membres de la société. L’interdiction de la pratique de l’intérêt permet d’éliminer les sentiments d’égoïsme et d’égocentrisme, qui peuvent créer de l’antipathie sociale, de la méfiance et du ressentiment. En rendant le riba illégal, la charia crée des opportunités et des contextes dans lesquels les gens sont encouragés à agir de manière charitable – prêter de l’argent sans intérêt.

 

 

Ainsi on peut dire sans hésiter que le Riba a pour conséquences :

 

  • Le Riba corrompt la société
  • Le Riba implique une appropriation inappropriée de la propriété d’autrui
  • L’effet ultime du Riba est une croissance négative.
  • Riba abaisse et diminue la personnalité humaine
  • Riba est injuste

En savoir plus: Faire un crédit pour acheter une maison : halal ou haram ?

la finance islamique et l'intérêt

La finance islamique

La finance moderne occidentale est basée à 100% sur le riba comme moyen d’échanges et de croissance. Au-delà du prêt bancaire à intérêts, c’est tous les échanges commerciaux et financiers qui sont gangrénés par le riba.

 

En effet, l’intérêt est au cœur du système bancaire moderne. C’est une raison importante de la réticence des musulmans à s’engager pleinement dans le secteur financier et dans l’investissement.

 

Le Prophète a dit : « Il viendra un temps où il ne restera plus personne qui ne consomme pas de riba, et quiconque ne le consomme pas sera néanmoins affecté par les résidus. » [An-Nasa ’i]

 

Dans le concept de la banque islamique, le riba fait donc référence aux intérêts facturés. Il existe également une autre forme de riba, selon la plupart des juristes islamiques, qui se réfère à l’échange simultané de biens de quantités ou de qualités inégales. Cependant, ici, je ferai référence à la pratique des intérêts facturés.

 

 

Dans la finance islamique, il existe deux principes :

 

  • Le partage des profits et des pertes
  • L’interdiction de la perception et du paiement des intérêts par les prêteurs et les investisseurs

 

Parce que les intérêts ne sont pas autorisés, la finance islamique propose différents outils permettant un investissement halal. Les principaux outils sont :

 

  • Le partage des pertes et profits (Moudaraba)
  • La joint-venture (Mousharaka)
  • La vente avec majoration (Mourabaha)
  • La location-vente (Ijarah)
  • Le paiement anticipé (Salam)

Conclusion

Il est important de faire attention à toutes les situations de la vie quotidienne dans lesquelles vous pouvez avoir à faire à riba.

 

Le riba est vraiment un poison pour le musulman, Allah et son messager lui déclarant la guerre.

 

Soyez de ceux qui apprennent leur religion pour comprendre ces sujets sensibles.

 

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Faire un crédit pour acheter une maison : halal ou haram ?

crédit immobilier est ce halal ou haram

Faire un crédit pour acheter une maison halal ou haram ?

Devenir propriétaire immobilier est un projet de vie. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, elle doit faire l’objet d’une longue réflexion.

 

 

Vous devez vous posez de nombreuses questions avant de vous lancer dans ce projet : quand acheter ? Quel type de bien acheter ? où acheter ? et enfin comment financer l’achat ?

 

 

En tant que musulman, avant de réaliser n’importe quelle action, la première question à se poser est de savoir si elle est licite (halal) ou non (haram).

 

 

Le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit :

 

 

 « Certes le halal est clair et certes le haram est clair et il y a entre les deux des choses ambiguës que peu de gens connaissent. Celui qui s’écarte des choses ambiguës a préservé sa religion et son honneur. Quant à celui qui tombe dans les choses ambiguës, il tombe dans le haram comme le berger qui fait paître ses bêtes près d’un enclos réservé et sont donc sur le point de rentrer dedans. Certes chaque roi a un domaine réservé et certes le domaine réservé d’Allah est ses interdits.

 

Certes il y a dans le corps un morceau de chair, s’il est bon alors l’ensemble du corps est bon tandis que s’il est mauvais alors c’est l’ensemble du corps qui est mauvais, certes il s’agit du cœur ».

Qu’est qui fait la différence entre le licite (hallal) et l’illicite (haram)?

En religion musulmane, il y a un principe qui stipule que le licite c’est ce qu’Allah et Son messager ont rendu comme tel et que l’illicite est aussi ce qu’Allah et Son messager ont rendu comme tel, et que la religion est ce qu’Allah et son messager ont institué et que nul n’est autorisé à s’écarter de la voie droite que le Messager a reçu l’ordre divin de tracer.

 

Allah (exalté soit-il) dit dans sourate Al an’am (les bestiaux), verset 153 :

 

« Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez- le donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. « Voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez- vous la piété.

 

Qu’est-ce qui doit être licite dans l’achat immobilier ? Tout doit être licite :

 

  • Le bien immobilier acheté,
  • Son utilisation,
  • L’origine des fonds qui permettent de l’acheter.

 

C’est la problématique à laquelle la majorité des musulmans voulant devenir propriétaire font face, comment financer l’achat sans faire appel aux systèmes bancaires usuraires traditionnels ?

 

En effet l’usure (riba) est totalement interdite (haram) en Islam. Il n’y pas de débats là-dessus, il y a consensus depuis notre Prophète Mohammed (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui).

 

Qu’est-ce que l’usure (riba) dans l’achat immobilier?

C’est les intérêts perçus sur les prêts. Le verset coranique qui précise l’interdiction est le suivant, sourate Al Baqara (la vache), verset 278-279, Allah (exalté soit-il) dit :

 

 

 “Ceux qui mangent [pratiquent] de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé.

 

Cela, parce qu’ils disent : « Le commerce est tout à fait comme l’intérêt » Alors que Dieu a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt.

 

Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant ; et son affaire dépend de Dieu. Mais quiconque récidive… alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement.

 

 

Dieu anéantit l’intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. Et Dieu n’aime pas le mécréant pécheur. »

 

 

L’interdiction de l’usure (riba) est une injonction de la part d’Allah et il y a consensus des savants sur le fait que ce verset interdit les intérêts des prêts. Il existe d’autres formes d’usure (riba) qui ont été explicités par le Prophète Mohamed (que la paix soit sur lui), mais ici c’est cette forme classique de la pratique des intérêts qui nous intéressent.

 

Certains diront qu’il y a eu des fatwas de savants permettant de faire appel à l’usure pour accéder à la propriété. C’est une référence à une fatwa d’une organisation islamique située à Dublin, le CEFR (Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche), qui a autorisé de faire appel à l’usure bancaire par besoin. Cette fatwa n’engage que ceux qui l’ont éditée et ces arguments n’ont convaincu personne parmi les savants de l’islam.

 

D’ailleurs, il est intéressant de lire l’introduction de cette fatwa :

 

[Le conseil confirme le consensus de la communauté dont fait l’objet l’interdiction de l’usure « ar-riba » qui fait partie des sept péchés majeurs. L’usure constitue en effet un péché majeur qui provoque pour celui qui s’en rend coupable, une guerre de la part de Dieu et de Son Messager. Le Conseil confirme ainsi les décisions des différents comités de droit musulman assimilant les intérêts bancaires à l’usure illicite.]

 

Même en autorisant l’usure (riba) pour l’achat immobilier par nécessité, en introduction de cette fatwa il est rappelé le caractère haram et gravissime de faire appel à l’usure. Donc on autorise un acte haram et grave qu’Allah (exalté soit-il) a interdit.

 

Le musulman doit avant tout chercher à plaire à son créateur et à obéir à ses commandements, car chaque loi régissant la vie du musulman (faisant parti de la charia) a été édictée par sagesse de la part de notre seigneur.

Comment doit se comporter le musulman face à cette interdiction ?

Islamiquement, il n’est pas obligatoire d’être propriétaire immobilier, mais il est obligatoire pour le chef de famille d’offrir un toit à sa famille. L’Islam garanti pour quiconque possédé un acte de propriété la protection de ses biens.

 

L’Islam facilite l’accession à n’importe quel bien du moment que le bien est islamiquement licite, que les ressources qui servent à acheter le bien soient licites et enfin qu’il ne vous éloigne pas de l’adoration.

 

Il est important aussi pour le musulman de ne pas dépendre d’autres personnes pour le travail tout comme pour le logement. Devenir propriétaire tout comme devenir entrepreneur est encouragé par l’islam car il concrétise la création d’une communauté musulmane forte et indépendante. Est-ce une obligation ? non.

 

L’acquisition de propriétés terrestres aussi ne doit pas éloigner le musulman du rappel que tout chose à une fin et qu’il ne sert à rien de s’attacher à un bien terrestre.

 

Le Prophète (que la paix et la bénédiction soient sur lui) a dit:

 

« La richesse ne consiste pas dans l’abondance des biens, mais la vraie richesse c’est celle de l’âme ». (Rapporté par Al-Bukhari et Mouslim).

La recherche de richesse et de biens matériels n’est pas un but en soi, une finalité, mais plutôt un moyen d’obtenir une indépendance qui elle-même vous permettra d’obtenir une indépendance financière, qui vous permettra en cas d’accident de ne pas vous préoccuper de payer des loyers par exemple, ou encore de dégager de la trésorerie pour financer les études des enfants, faire l’aumône, aider les pauvres.

 

La recherche de la richesse en générale n’est pas un but en soi en islam, mais un moyen d’atteindre d’autres objectifs bien plus nobles.

 

Allah (exalté soit-il) dit dans sourate Al hadid, verset 7 :

 

« Croyez en Allah et en Son Messager, et dépensez de ce dont Il vous a donné la lieutenance. Ceux d’entre vous qui croient et dépensent [pour la cause d’Allah] auront une grande récompense. »

Pourquoi investir dans l’immobilier?

Il est très important de savoir pourquoi vous voulez devenir propriétaire immobilier. Si la seule raison est “de ne pas jeter de l’argent par les fenêtres », à savoir louer, sachez que c’est islamiquement et financièrement faux, et même si c’était le cas, cette idée de jeter de l’argent par les fenêtres amènent à des comportements anxiogènes et à des achats en précipitation et surtout à utiliser n’importe quel type de financement.

 

Or comme nous allons le voir, l’achat immobilier est une décision qui doit être bien réfléchie et étudiée, qui peut prendre quelques mois, voire quelques années pour se concrétiser.

 

Enfin comme nous l’avons vu, rien n’empêche un musulman de devenir propriétaire à condition que l’origine du bien soit licite, que l’origine des fonds soient licite et que le bien en question n’éloigne pas de l’adoration.

 

Bien au contraire, tout est fait pour que le musulman se libère de toute forme d’aliénation et d’autorité pour éviter d’être à la merci du bon vouloir de n’importe quel individu ou bailleur, à condition d’en avoir les capacités.

Achat vs location ?

Louer est souvent synonyme, dans le jargon populaire, de jeter de l’argent par la fenêtre. C’est islamiquement faux.

 

Premièrement, se loger est un besoin vital, que vous soyez ou non propriétaire de votre logement, cela ne changera rien au fait que vous aurez combler ce besoin.

 

Deuxièmement, c’est une affaire au cas par cas, et chaque cas est unique. Aucune généralisation ne doit être faite, surtout dans un système financier où l’accès aux financements illicites est si facile.

 

La location présente l’avantage d’être plus souple pour quelqu’un qui n’est pas stable ou qui cherche à avoir une certaine liberté. Quant à l’achat, il représente un investissement sur le long terme, une certaine sécurité. Mais le critère majeur reste le critère financier, la rentabilité de l’opération d’achat par rapport à la location.

 

crédit immobilier achat vente halal et haram

Ci-dessus une comparaison financière de l’achat et de la location. Avant même d’entrer dans les détails, vous pouvez remarquer que la location est une opération bien plus simple que l’achat. En effet, l’achat d’un bien immobilier est une somme du prix d’achat, des frais d’acquisition constitués des frais de dossiers et des frais de notaires, des taxes foncières annuelles, des charges annuelles d’entretien qui sont souvent sous-évaluées par les acquéreurs.

 

Comme vous pouvez le voir, plusieurs formules existent pour différencier l’achat à la location, il existe même des calculateurs sur internet pour comparer la location à la vente.

 

Le problème pour nous musulmans, c’est que tous ces calculs prennent en compte le fait que l’épargne sera investie sur des comptes rémunérateurs. Or ce sont des produits illicites que nous ne pouvons contracter.

Alternatives à l’investissement immobilier

Ne pas se forcer à devenir propriétaire si vous n’avez pas les moyens est la première chose à faire pour éviter de tomber dans le piège de riba.

 

D’ailleurs, pour ceux qui veulent investir et qui n’ont pas les moyens d’investir dans l’immobilier, d’autres investissements plus rentables, avec un moindre capital, existent. Il suffit de se renseigner et de s’éduquer sur les investissements possibles.

 

Acheter à l’étranger, dans des pays musulmans, est aussi une très bonne alternative. Cela coûte souvent moins cher et vous permet d’avoir un pied à terre dans un pays qui pourrait devenir le vôtre si vous décidez de faire la hijra.

Conclusion

Comme vous pouvez le voir, en Islam il ne suffit pas de prendre une calculatrice et faire des calculs de rentabilité financière.

 

 

La véritable rentabilité est celle de vos actions auprès d’Allah : sont-elles acceptées ou non ? L’adoration d’Allah (exalté soit-il) est la chose la plus importante. C’est un rappel à tous ceux qui seraient prêt à faire appel à des crédits usuraires. Qu’est-ce qui est le plus important ? Être propriétaire dans ce bas-monde qui ne dure qu’une période où être propriétaire au paradis dans l’au-delà éternel.

 

 

Mouad ibn Anass a rapporté que le Messager d’Allah a dit :

 

 

  » Celui qui lit dix fois la sourate « Dis : Il est Allah Unique…. Qoul Houwa Allahou ‘Ahad…  » (SOURATE AL IKHLAS) Allah lui construira un Palais au Paradis “

 

 

Selon Abou Oumama Al Bàhili, le Messager de Dieu a dit :

 

 

« Je garantis une maison dans les faubourgs du Paradis à celui qui se sera abstenu de toute polémique même quand il avait raison.

 

Je garantis une maison au cœur du Paradis à celui qui se sera abstenu du mensonge pas même en plaisantant.

 

Je garantis une maison dans les plus hauts lieux du Paradis à celui qui aura été affable et de bonne moralité ».

(Rapporté par Abou Dawoud et authentifié par Sheikh Al Albani)

 

 

Le Prophète a dit :

 

 

« Il n’y a pas un musulman qui prie pour Allah, chaque jour, douze unités de prières surérogatoires, en dehors des prières obligatoires, sans qu’Allah ne lui construise une maison au paradis. »

 [Rapporté par Mouslim]

 

 

Allah (exalté soit-il) dit dans sourate Al Ankabut, verset 64 :

 

“Cette vie d’ici-bas n’est pas qu’amusement et jeu. La Demeure de l’au- delà est assurément la vraie vie. S’ils savaient !”

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